Le caquetoire dont on parle.
Amis de la Collégiale d'Appoigny - Page 3
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Écho de l’Étai - 16
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Triforium Téméraire
La tradition locale d’Appoigny veut que nos ancêtres, frileux à juste titre, aient décidé d’obstruer les arcades du triforium de la collégiale au prétexte qu’en hiver, le froid des soupentes des bas-côtés, frigorifiait les fidèles.
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Un trésor patrimonial
Les travaux qui se préparent autour de la collégiale d'Appoigny nous promettent la vision resplendissante de l'architecture gothique de 1220 (opus francigenum).
Mais en attendant cette résurrection extérieure, il ne faut pas délaisser le joyau que l’église cache en son chœur :
LE JUBÉ
Appoigny
Erigée au début du 17esiècle, cette clôture procède d’une époque où il était d’usage d’isoler le chœur des fidèles.
Au milieu du 16e siècle la réforme liturgique, introduite par le concile de Trente, provoque une évolution de l'architecture des églises. Le chœur devra désormais être visible par les fidèles pour suivre l'office. Les jubés seront condamnés à disparaître.
Malgré cette évolution, nombre de tribunes seront encore érigées.
en prenant bien soin de ne pas occulter le maître autel.
C’est le cas du jubé d’Appoigny et de celui de Saint-Florentin qui seront construits à l’issue de la guerre des religions au début du 17esiècle.
Saint-Florentin
Après la cruelle période des guerres de religions (1585-1598), les pays de France sont à feu et à sang. L’auxerrois n’échappe pas à un désastre qui plonge la population dans le chaos de la disette, de la famine et des maladies.
La situation est telle qu’après la mort de Jacques Amyot en 1593, l'Auxerrois demeure sans évêque et sans seigneur, pour gérer son temporel durant sept années.
Finalement un candidat choisi par le roi Henri IV se présente. Obéissant, François de Donadieu accepte la tonsure et la charge, à
condition d’être exonéré de l’annate. Adoubé, le nouvel évêque/seigneur prendra ses fonctions en 1601.
Armes de la famille Donadieu
Afin d’apaiser les passions, François de Donadieu, le bien nommé, consacre le produit des revenus de sa charge à la réparation de ses églises, plutôt qu’à l’annate du pape. C’est ce qui lui permet de construire le jubé d’Appoigny. Le chantier débute en septembre 1606 et les tailleurs quittent le chantier en juin 1607, laissant inachevées nombre de parties de la construction.
Ce départ subit s'explique par la décision royale qui en 1606, transforme le Louvre en une véritable « pépinière » d'artistes. Peintres, sculpteurs, orfèvres, ingénieurs y sont fermement invités. Ils y bénéficient du logement et d'un brevet qui les tient à l'écart des règles contraignantes des corporations.
Le chantier du jubé restera inachevé. La collégiale attendra vainement le retour des artistes et, en 1610, une plaque explicative sera apposée.
Ministère de la Culture et de la Communication - Notice de la base Palissy
Patrimoine immobilier classé - PM 89000
En 1869, une étude de consolidation de la collégiale fut établie pour un montant de 53928,00 F. mais les évènements de 1870 arrêtèrent le projet. Les dommages de guerre dus à l’Allemagne interdirent toute subvention.
La tradition locale prétend que la démolition du jubé
avait traversé l’esprit de la municipalité.
En 1877, la restauration fut reprise à moindre coût,
le jubé de la collégiale, très certainement le plus beau du département,
fut définitivement épargné pour le plus grand plaisir des visiteurs.
Article paru dans le dernier n° de la Gazette d'Appoigny
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Écho de l'Étai - 15
Nous ne résistons pas au plaisir de vous adresser la photo du nouvel échafaudage.
et en profitons pour vous faire part
de l'arrêt provisoire
de notre compte Twitter : @collappoigny
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Écho de l'Étai - 14
BONNE NOUVELLE !
Tout vient à temps à qui sait attendre !
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JEP2022 en APPOIGNY
Les Journées européennes du patrimoine (JEP) sont des manifestations internationales annuelles. Elles permettent la découverte de nombreux édifices qui ne sont souvent qu'exceptionnellement ouverts au public.
Pour ce qui concerne Appoigny et comme à l’accoutumée, l’association culturelle des Amis de la Collégiale a repris la bonne habitude d’organiser une conférence à la Bibliothèque Municipale, la veille de ces deux Journées.
Le 16 septembre à 18h30 nous avons eu le plaisir de nous transporter au Portugal avec un spécialiste de choix, Stéphane Betremieux.
Ce dernier a captivé l’auditoire par son érudition et sa passion de
l’architecture cistercienne portugaise.
Le traditionnel pot de l’amitié clôturait cette sympathique soirée.
Le lendemain dès 10 heures, les portes de la collégiale s’ouvraient aux visiteurs qui se virent guidés de main de maître par Éliane, spécialiste du jubé, de la chaire et des reclusoirs.
Le tour de l’église effectué dans le sens traditionnel et conventionnel, les visiteurs se virent conduits devant l’exposition Jeanne d’Arc de 2016, ressortie pour l’occasion.
La mystérieuse épopée d’une jeune bergère de 16 ans qui réussit à convaincre les autorités de sa région pour, accompagnée de 6 cavaliers renommés, aller rejoindre le roi Charles VII à Orléans et l’escorter jusqu’à Reims pour qu’il y soit sacré.
Elle passe une nuit à Auxerre où, en compagnie de son escorte, elle y demeure incognito.
A son retour, le chemin vers Reims s’avère plus complexe. C’est une armée libératrice de 15 000 soldats et cavaliers qui doit, aux nombreuses étapes, trouver le gîte et le couvert.
Le convoi se divise en trois groupes :
Le roi directement sur Auxerre
Jeanne par Montargis
Le reste de la troupe par Cravant.
Mais Auxerre refuse l’entrée aux trois groupes qui sont contraints de suivre le cours de l’Yonne pour y trouver un gué, le plus proche de la route, pour franchir la rivière d’Yonne et rejoindre Reims par Brienon.
Le gué idéal s’avère celui « des Pucelles » à Appoigny. Le vocable a évolué en «Épicelles».
Faut-il croire que le singulier lui convient mieux puisqu’il est devenu aujourd'hui celui « de la Pucelle »?
Le temps de lire cette exposition, les visiteurs furent ensuite conviés par Bruno à la visite de la tour.
Ses mystères
Ses graffiti
Ses cloches
Sa vue
La permanence, la coordination des visites et des adhésions étaient assurées par les fidèles adhérent(e)s habituel(e)s :
Claude, Claudine, Damien, Eliane, Evelyne, Julien le photographe, Maryse,…
Enfin, à l’extérieur, selon les consignes du Ministère de la Culture, une seconde exposition, commentait
les pierres cachées de la collégiale.
En conclusion et malgré l’absence d’un président Covidé,
ces JEP 2022 se sont révélées un excellent cru.
MERCI A TOUS !
Puissions-nous renouveler chaque année cet hommage que nous devons à
un monument riche de huit siècles
et de
32 générations époniennes.
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SOMMAIRE
des Cahiers de la Collégiale
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Écho de l'Étai - 13
Une église fortifiée
On ne sait à quelle époque la Collégiale Saint-Pierre,
construite en 1215,
fut intégrée dans
les fortifications du
Château-Bourgeois d’Appoigny.
(Les images qui suivent ont été réalisées par un drone avant la première tranche de restauration.)
A l’ancien chevet fut adjoint un rehaussement constituant une partie défensive munie de meurtrières.
Le rehaussement défensif s’est vu encadré
par deux gargouilles genrées :
Pendant masculin au sud-est
Pendant féminin au nord-est
Les deux personnages figurent probablement les bourgeois du nouveau bourg qui se voyaient par-là, enfin protégés des attaques incessantes des sénonais qui venaient attaquer Auxerre à la frontière bourguignonne d’Appoigny.
Clin d’œil du Maître d’œuvre, il fait figurer, assis sur le pinacle du chevet nord,
un guetteur tourné vers la route de joigny/ Sens.
Les affres du temps ont fait perdre la tête à ce guetteur
Aussi les Amis de la Collégiale lui en ont trouvé une de la même époque et qui pourrait lui convenir.
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De l'axe de la collégiale
La tradition d'orienter les édifices religieux remonte à la nuit des temps : de nombreux sites mégalithiques sont orientés vers le lever ou le coucher du Soleil lors des solstices d'été ou d'hiver. En Egypte, les temples sont parfaitement orientés selon un axe est-ouest, de telle sorte qu'à certains moments de l'année, des statues sont éclairées alors qu'elles demeurent dans l'obscurité le reste du temps.
Il en est de même pour notre collégiale. C’est à l’heure où se prépare un formidable rajeunissement de notre village/ville, qu’il a semblé intéressant, aux Amis de la Collégiale, de revoir la particularité de notre monument historique.
Tout a commencé au solstice d’été, on ne sait pas précisément de quelle année (1215 ?) mais on est sûr du jour de ce piquetage. Des œuvriers aux ordres de l’architecte se rendirent sur le site, à midi, pour tracer l’axe de l’édifice. Un piquet, pour le centre d’un premier cercle délimitant l’emprise du bâtiment. Ce cercle comprenait deux carrés.
L’ombre portée du piquet/gnomon, à midi du 29 juin, définit la diagonale nord du carré vert (la terre) et la largeur de la future nef. Le carré bleu (le ciel), quant à lui, orienta perpendiculairement l’axe de l’édifice, conformément à la tradition : de l’est à l’ouest et, pour ce qui nous concerne, le jour de la Saint-Pierre.
On vérifie cette précaution symbolique dans pratiquement toutes les églises et principalement à Vézelay où la lumière du soleil, au solstice et à midi, se confond avec l’axe de la création de la basilique.
Le trajet symbolique de la lumière parut d’une importance telle que tous les rituels, profanes ou religieux se conformèrent à cette projection.
Mieux que personne, les constructeurs, connaissant le symbole et attachés à la tradition, pratiquaient ce rituel, lors même d’une simple visite. H. Vincenot dans « Les étoiles de Compostelle » nous en décrit les détails :
« Ils (Les compagnons) montèrent toute la nef centrale, la redescendirent gravement, prirent le bas-côté nord qu’ils remontèrent, passèrent devant le chœur… et redescendirent le bas-côté sud… à vrai dire, c’était ainsi qu’ils faisaient chaque fois qu’ils visitaient une église. » (Cf. Les Cahiers de la Collégiale N° 11)
Le rituel des cérémonies religieuses ne diffère pas de ce symbolisme. Que ce soit pour un mariage ou pour des obsèques, les participants observent tous, peut-être sans savoir pourquoi, le même trajet solennel.
Ainsi que le cœur de village/ville, la collégiale va enfin être restaurée dans son entier. Véritable arc de triomphe, la porte principale, non seulement restaurée, retrouvera son utilisation première.
L’aménagement du parvis pour le stationnement d’un véhicule de cérémonie et une chicane suffisante pour ralentir la circulation, rendra à cette porte la sécurité et la solennité qu’elle mérite.
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Écho de l'Étai -12
Chers Ami(e)s
Tout vient à temps à qui sait attendre
Nous ne résistons pas
au plaisir immodeste
de vous faire partager la mise à jour de la
Plateforme Ouverte du Patrimoine de la base Mérimée.
Le ministère de la Culture a enfin mis en ligne
notre requête de 2016
au sujet du vocable de l’église d’Appoigny.
Bien que le titre de la fiche soit quelque peu ambigu :
La description énumère l’historique
qui explique la confusion du vocable.
Espérons que cette étude rendra à notre collégiale le nom qui lui a été attribué lors de sa dédicace
aux environs de 1220 :
l'unique Saint-Pierre
Bonne lecture
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00113573
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De notre ancien président
Cher monsieur Géry,
Je sais que vous avez souhaité partir dans la simplicité et la discrétion.
Monsieur Géry, c’est ainsi que je vous ai appelé durant de nombreuses années.
En compagnie de Jean-Paul GUY, vous êtes venus me proposer de prendre la suite de notre association.
Afin de respecter votre volonté, je ne me livrerai pas à une litanie de dates et de souvenirs.
Il suffira de dire que, succédant à Mme Quéré, vous avez hérité d’un lourd dossier :
Inspiré par le généreux donateur, Jean-Paul Monard et notre regretté curé, Maurice Gruau, vous avez entrepris une collaboration financière avec la Municipalité pour l’installation d’un orgue dans cette collégiale.
Vous étiez en passe d’y arriver quand un soi-disant « lobby culturel » manifesta son opposition auprès des autorités ministérielles qui avaient pourtant donné leur accord.
Vous fûtes en butte au double prétexte de l’état sanitaire de l’église qui ne permettait pas l’installation de l’instrument, prétexte pervers pour refuser la subvention du rétablissement de l’état sanitaire, au risque de voir un orgue sur le jubé.
Malgré tous ces obstacles vous avez fait montre de persévérance et avez réussi à monter le dossier. Mais de tristes évènements familiaux vous ont ôté la force de continuer et avez décidé de passer le relais, ce qui fut bien légitime.
Vous n’avez, malgré tout, pas cessé de soutenir notre association et, au fil du temps et des visites réciproques, j’ai réussi à vous appeler Charles.
Vous faites partie de la lignée des relais qui ont permis à notre collégiale d’atteindre ses 800 printemps. A ce titre nous maintiendrons le souvenir de votre passage dans nos archives.
Les Amis de la Collégiale ne peuvent vous laisser partir sans un ultime « au revoir ».
Vous allez retrouver vos chers disparus et vos amis, époniens d’antan.
Bon voyage Charles
Raymond Dhélin
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De nouvelles fouilles en Appoigny
Pour faire suite à notre conférence du 28 avril,
Veuillez trouver ci-joint le rapport de l'INRAP sur des fouilles préventives effectuées ce printemps au lieu-dit "Les Ruelles".
Bonne découverte !
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Écho de l'Étai - 11
Depuis huit siècles la collégiale d’Appoigny survit des injures du temps, des guerres et surtout de l’indifférence. Jusqu’en 1905 la pérennité de l’édifice fut assurée par les soins et la surveillance du Conseil de Fabrique. Tant bien que mal ce Conseil réussit à convaincre les édiles de la nécessité d’une restauration qui fut effectuée malgré les dommages de guerre de 1870. Au début du siècle dernier, la loi de séparation de l’Église et de l’État supprima les Fabriques pour en confier les attributions aux communes. Ces dernières ne virent pas toujours la nécessité de sauvegarder les témoins du patrimoine.
La prise de conscience de cette nécessité est récente en Appoigny.
Il faut saluer l’action du maire Alain Staub qui, le premier, engagea la première phase de la restauration .
L’association culturelle des Amis de la Collégiale a pour vocation de mettre fin à l’indifférence, afin que ce vénérable édifice retrouve sa beauté première. Nous le devons aux générations d’Époniens qui, depuis huit siècles se transmettent cet héritage. Héritage considéré par les spécialistes, comme un joyau de la jeune architecture gothique, l’opus francigenum.
Un conservateur honoraire du Patrimoine, de passage en Appoigny nous livra ses impressions :
« On imagine la splendeur de l'édifice, si les ravalements extérieurs étaient complets, si la polychromie d'architecture intérieure était restituée, si le jubé, les autels, la statuaire étaient toilettés, si un espace sécurisé, accessible au public, était dédié au mobilier, si les déplorables cloisons des ouvertures à l'étage médian de la nef étaient supprimées, si des planchers existaient à tous les niveaux de la tour, si les baies retrouvaient une parure de vitraux ou de grisailles, si des visites guidées étaient assurées régulièrement, dans le cadre d'un accueil permanent, si un guide du visiteur était disponible... »
Il faut saluer la volonté de la nouvelle municipalité qui a bien compris l’enjeu touristique, représenté par la collégiale. Restaurée et mise en valeur, elle nous vaudra une clientèle pour nos commerces, ainsi qu’une réputation à la hauteur de son passé historique et une fonction d'étape sur les grands itinéraires patrimoniaux.
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Écho de l'Étai - 10
Contrairement aux précédents,
le sujet de ce dixième Écho de l’Étai
traite de la satisfaction de notre association.
Le deuxième dossier de restauration de la collégiale
est bien avancé.
Sur proposition de M. le Maire, le Conseil Municipal,
a décidé de porter au budget prévisionnel de 2022
la rénovation
des toitures de la nef,
des charpentes,
des bas-côtés et des façades,
pour faire suite à la première rénovation de 2017.
Diverses subventions sont sollicitées
DRAC
Préfecture
Région Bourgogne Franche Comté
Notre association se propose de
compléter ces subventions
par un don
qui s'ajoutera à ceux collectés par
la Fondation du Patrimoine
au profit de la Municipalité.
Proposition qui a été acceptée à l’unanimité
le 6 janvier 2022
Le suivi de ces dons que nous espérons venir de toute la France pourra se faire sur le site :
https://www.fondation-patrimoine.org/
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La collégiale pleine
En plein froid de l'hiver
nous avons accompagné
Maurice Gruau
dans la chaleur de l'amitié.
La collégiale était pleine comme lui savait la remplir.
Bon voyage Maurice
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Cérémonie d'adieu
La cérémonie des obsèques de Maurice Gruau
aura lieu
mercredi 26 janvier à 14h30
à la
collégiale Saint-Pierre d'Appoigny
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Adieu Maurice
MAURICE GRUAU
Les Amis de la Collégiale d’Appoigny ont la douleur de faire part du départ, pour un Orient éternel, de son Président d’honneur fondateur et généreux mécène.
La vie de cet être d’exception serait difficile à résumer en un banal éloge. Aussi il nous a paru préférable de reproduire, au jour de sa mort, une partie des articles parus à l’occasion de la sortie de son livre :
Naissance d’un vieux prêtre