Depuis huit siècles la collégiale d’Appoigny survit des injures du temps, des guerres et surtout de l’indifférence. Jusqu’en 1905 la pérennité de l’édifice fut assurée par les soins et la surveillance du Conseil de Fabrique. Tant bien que mal ce Conseil réussit à convaincre les édiles de la nécessité d’une restauration qui fut effectuée malgré les dommages de guerre de 1870. Au début du siècle dernier, la loi de séparation de l’Église et de l’État supprima les Fabriques pour en confier les attributions aux communes. Ces dernières ne virent pas toujours la nécessité de sauvegarder les témoins du patrimoine.
La prise de conscience de cette nécessité est récente en Appoigny.
Il faut saluer l’action du maire Alain Staub qui, le premier, engagea la première phase de la restauration .
L’association culturelle des Amis de la Collégiale a pour vocation de mettre fin à l’indifférence, afin que ce vénérable édifice retrouve sa beauté première. Nous le devons aux générations d’Époniens qui, depuis huit siècles se transmettent cet héritage. Héritage considéré par les spécialistes, comme un joyau de la jeune architecture gothique, l’opus francigenum.
Un conservateur honoraire du Patrimoine, de passage en Appoigny nous livra ses impressions :
« On imagine la splendeur de l'édifice, si les ravalements extérieurs étaient complets, si la polychromie d'architecture intérieure était restituée, si le jubé, les autels, la statuaire étaient toilettés, si un espace sécurisé, accessible au public, était dédié au mobilier, si les déplorables cloisons des ouvertures à l'étage médian de la nef étaient supprimées, si des planchers existaient à tous les niveaux de la tour, si les baies retrouvaient une parure de vitraux ou de grisailles, si des visites guidées étaient assurées régulièrement, dans le cadre d'un accueil permanent, si un guide du visiteur était disponible... »
Il faut saluer la volonté de la nouvelle municipalité qui a bien compris l’enjeu touristique, représenté par la collégiale. Restaurée et mise en valeur, elle nous vaudra une clientèle pour nos commerces, ainsi qu’une réputation à la hauteur de son passé historique et une fonction d'étape sur les grands itinéraires patrimoniaux.