Plutôt que de nous répéter il nous a paru judicieux
de rediffuser une note d'il y a 13 ans !
Nous étions alors dans l'enthousiasme
d'une future restauration en trois phases.
Il aura fallu huit années pour aboutir
seulement à la fin de la première...
Aujourd'hui les travaux reprennent
et nous avons bon espoir de les voir mener à leur fin.
Aussi l'immodeste président
ne résiste pas à partager sa joie.
Voici ce que nous nous publiions
ce 20 septembre 2009
7e évêque d'Auxerre (418-448)
« Il exalta l’Église qu’il dirigeait en l’enrichissant tant matériellement que spirituellement.
L’indigence du patrimoine de cette dernière avant son épiscopat peut facilement être établie, pour peu que l’on évalue avec précision de quels biens il l’avait enrichie lorsqu’il la laissa.
De fait, quant à la naissance, il fut le plus noble des nobles ; quant à la fortune, le plus riche des riches en biens et en domaines. Tout ce qu’il avait reçu en héritage, il le légua de son vivant à l’Église, laquelle, comme on le sait, est en majeure partie constituée de son patrimoine.
Ce sont des domaines riches par le nombre, grands par la taille, vastes par leurs limites et d’un seul tenant, très agréables par la qualité de leur situation, remarquables par l’abondance de leurs revenus : dans l’un d’eux appelé Appoigny depuis les temps anciens, son vénérable père Rusticus ainsi que sa mère Germanilla, reposent, inhumés avec honneur dans l’église dédiée au prince des apôtres. »
(Gesta Pontificum Autissiodorensium rédigée entre 873 et 876)
L'étude préalable des urgences de la collégiale a donné l'occasion d'effectuer des sondages au droit des murs de l'édifice. Ces sondages ont permis de mettre au jour un très intéressant sarcophage en grès ferrugineux que le Centre d'Études Médiévales date de la seconde moitié du Ve siècle.
« Nous sommes désormais certains de la présence autour et sous l'église Saint-Pierre d'une occupation funéraire antérieure aux premières mentions mérovingiennes. Avec les découvertes de sarcophages dans le secteur de l'église Saint-Jean, les traditions liées au mausolée des parents de l'évêque Germain et les données de topographie historique, nous sommes en présence d'un site d'une grande complexité et d'un intérêt indéniable dont l'étude doit être poursuivie. » (Rapport de fouilles du C.E.M. 2008)
Cette découverte met le site d'Appoigny
au même niveau d'intérêt que celui
de l'Abbatiale Saint-Germain d'Auxerre
« Le château à motte comprenait deux parties. La motte était une éminence, en général en forme de tronc de Cône régulier, entourée à sa base d'un fossé circulaire et obtenue soit par retaille d'un relief préexistant, soit, plus fréquemment, par accumulation de terres rapportées. Cette butte était destinée à servir d'assiette à une tour de bois de plan quadrangulaire ou donjon, qui était à la fois un lieu de séjour pour le seigneur et son entourage, un poste de surveillance grâce à sa position dominante et un réduit défensif en raison de son isolement et de sa puissance militaire. Une enceinte extérieure, qui enfermait la motte et un baile ou basse-cour, était formée le plus souvent par une levée de terre surmontée de palissades et précédée d'un fossé: ce rempart et ce fossé, dont la dénivellation était moins importante que celle de la motte et de son fossé et qui, en outre, n'a pas bénéficié de la valeur symbolique attachée à la motte, ont été souvent aplanis par les façons culturales après l'abandon du château. Cette enceinte extérieure était destinée à constituer une première ligne de défense, à protéger les dépendances du château (logements des chevaliers de la garnison, bâtiments d'exploitation, chapelle, écuries), à accueillir les hommes du plat pays en cas de danger. Ainsi, l'aménagement d'un point fort dominant, auquel le reste du système fortifié était subordonné, représente la nouveauté essentielle des châteaux de ce type par rapport. »
(Gabriel Fournier - le château dans la France médiévale - Aubier Montaigne 1978)
(1076-1358)
Appoigny a pour origine un domaine ayant appartenu à la famille de saint Germain d'Auxerre:
Les parents de celui-ci furent ensevelis dans l'oratoire Saint-Pierre qui s'y élevait et lui-même en fit don à l'église cathédrale d'Auxerre.
Vers 1077, l'évêque Robert de Nevers (1076-1084), pour défendre les habitants, y fit construire un château...
D'après un mémoire du XVIII' siècle (non reproduit), une nouvelle église Saint-Pierre fut fondée dans ce château et dotée au début du XIII' siècle d'un chapitre (c'est aujourd'hui l'église du bourg), tandis que l'église primitive conservait le rang de paroissiale, mais passait sous le titre de Saint-Jean l'Evangéliste (en ruines avant la fin du XVII' siècle, elle fut détruite en 1800).
Appoigny fut doté d'une charte de franchises en 1276 (non repro- duite). En 1358, l'évêque d'Auxerre accorda aux habitants la per- mission de remettre en état l'ancienne forteresse, en détruisant les bâtiments construits sur les fossés comblés: la fortification restaurée par les habitants devait être entretenue par l'évêque, qui avait le bénéfice de la pêche dans les fossés 1. Une parcelle polygonale marque l'emplacement du château, à l'ouest de l'église: un léger bombement pourrait être les vestiges de la motte; la base en est suivie par une parcelle allongée et déprimée sur l'emplacement du fossé; ce tracé se prolonge vers le sud par le dessin incurvé des rues et du parcellaire.
Ce quartier s'appelle Châtel-Bourgeois, en souvenir sans doute des droits que les habitants du bourg ont exercés sur le château épiscopal à partir de 1358.
(Gabriel Fournier op. cit)3- LA NOUVELLE EGLISE
« Robert de Nevers (XIe s.), evesque d'Auxerre, ne fut pas plutost entré au trosne épiscopal qu'Il fortiffia le lieu de bonnes murailles et d'une forte citadelle, laquelle fut nommée Chasteau Bourgeois...
DOM VIOLE, La vie et les miracles du grand saint Germain, evesque d'Auxerre, 2e éd., Auxerre-Paris, 1866, 6 ;
Mémoires sur l'histoire de l'ancien diocèse d'Auxerre, ms. 155 de la bibliothèque d'Auxerre, p. 697 ss. et ms. 151, f. 265 v
Guillaume de Seignelay
fut un grand constructeur d'églises.
Armoiries de Guillaume de Seignelay
Parent éloigné de Saint Bernard, familier des cisterciens, Guillaume de Seignelay est un jeune et brillant intellectuel, proche des milieux parisiens du pouvoir et de la culture.
Fondateur des églises collégiales d'Appoigny et de Cosne-sur-Loire, ardent défenseur des droits de l'Église contre les appétits tant du roi que des comtes locaux, il est le grand reconstructeur de la cathédrale en style gothique d'Auxerre.
Il décède en 1223 à Paris ou il occupe le siège épiscopal depuis trois ans. Il se fit inhumer dans l'abbaye cistercienne de Pontigny, toute proche d'Auxerre.
Les mêmes artisans qui avaient travaillé à la construction du chœur de la cathédrale d'Auxerre semblent avoir été employés par lui à élever de nouvelles églises dans ses résidences, particulièrement à Gy et Appoigny.
L'actuelle église d'Appoigny est restée dans ses parties principales (chœur, sanctuaire, grand portail, et portail latéral du sud) telle que l'a construite Guillaume de Seignelay, dans toute la jeunesse de l'opus francigenum, véritable petite cathédrale rurale où l'évêque venait souvent lors de ses séjours à Régennes ou à Beaurepaire.
Cette église nouvelle, située dans l'enceinte du Château-Bourgeois, prit le titre de Saint-Pierre, qui fut retiré à l'ancienne.
Un collège de cinq chanoines y fut installé et doté de prébendes ; le siège de la paroisse y fut transféré et tous les biens de la fabrique attribués à la collégiale.
R. Louis et Ch. Porée Le Domaine de Régennes et Appoigny
L'église primitive prend alors le nom de Saint-Jean et le titre de la paroisse est transféré sur la
collégiale Saint-Pierre.
Ce vocable est toujours en vigueur.
L'appellation Saint-Pierre et Saint-Paul, conséquence d'une confusion de la fin du XIXe siècle est erronée.
Au nord de la façade ouest, se dresse le clocher dont la construction ne semble pas avoir été prévue à l'origine. Contrairement à ce qu'indique J. Vallery-Radot, pour qui la base du clocher est contemporaine au reste de l'église, différents indices renvoient au contraire à un changement de parti.
Ainsi, les raccords entre la base du clocher et l'église sont maladroits, tant au droit de la façade ouest qu'au niveau de la première baie du bas-côté qui n'est du reste pas chaînée avec le contrefort du clocher. On observe également que le décor des piles et le profil des nervures de la voûte du clocher (tore aplati) ne sont pas les même que ceux des bas-côtés (tore en amande). De même la présence d'un oculus formant passage de cloche dans la voûte de la troisième travée de la nef ne s'explique que par la présence, à l'origine, d'un clocheton sur le faîtage de la nef - ce qui exclut à priori la présence du clocher actuel dans le projet initial.
On peut donc supposer que ce clocher remplace en quelque sorte le clocheton initialement prévu sur la nef, même s'il n'est pas certain que ce dernier ait jamais été réalisé. Il est tout aussi incertain que la deuxième pile adossée du bas-côté nord, qui est nettement plus simple que les autres, ait un rapport quelconque avec l'ajout du clocher qui a été terminé à la fin du XVe voire au début du XVIe s.
Étude préalable Bruno Decaris Architecte en Chef des Monuments Historiques . Octobre 2008
le jubé
Au début du XVIIe siècle François de Donadieu, (évêque d'Auxerre de 1599 à 1625) fit ériger un magnifique jubé Renaissance accompagné d'une très belle clôture de chœur de la même époque.
1220 - la collégiale a 800 ans
1551 - la tour a 500 ans
1610 - le jubé a 400 ans
1868
Le conseil de fabrique de la Collégiale se plaignait auprès du Préfet de l'Yonne de l'état de délabrement de l'église et demandait, « qu'à défaut de ressources de l'établissement religieux, la commune fut appelée à pourvoir à la réparation de l'édifice ».
1869
Une première étude fut effectuée par l'architecte Piéplu en 1869. L'annonce du classement de l'édifice dès 1870 permit d'envisager une restauration efficace. Mais c'était sans compter avec la guerre. Les travaux de la collégiale furent sacrifiés sur l'autel des dommages de guerre que la France dût verser à l'Allemagne.
Cette première consolidation sera sacrifiée sur l'autel
des dommages de la guerre de 1870
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6 - XIXe s. AUTRES POJETS
1874 - Un second projet par Labrune :
Le dossier fut repris mais le coût étant trop important, la municipalité mandata un architecte auxerrois pour étudier une solution plus économique. M.Labrune préconise la réfection totale des toitures, de la charpente ainsi que la reconstruction des arcs-boutants Nord.
Il me reste Monsieur le Maire, à vous faire connaître ce qu'à mon avis, il conviendrait d'exécuter immédiatement pour empêcher les dégradations de s'aggraver et prévenir les accidents là où il y a réellement danger.
Je propose à la commune de faire exécuter le plus promptement possible, les travaux suivants classés par ordre d'urgence :
1- Boucher soigneusement avec du plâtre, toutes les lézardes qui se sont produites entre les voûtes et les murs afin d'empêcher la chute des gravats et même quelques pierres des voûtes. Ce travail fait avec soin, aurait l'énorme avantage d'offrir un moyen certain de contrôler, jour par jour, en quelque sorte, le mouvement qui pourrait se produire dans les murs ou les voûtes et permettre d'apprécier la nécessité d'entreprendre plus ou moins promptement les grands travaux de restauration.
2- Mettre sur cintres les arcs boutants au Nord afin de prévenir les mouvements de ces arcs, si toutefois les ressources de la Commune ne lui permettaient pas de reconstruire immédiatement les dits arcs.
3- Cintrer la première travée de voûte contre le portail Ouest, afin, non seulement d'empêcher la rupture d'un arc, mais aussi de diminuer la poussée sur le portail. Je ferai remarquer que ce travail n'aurait aucun caractère provisoire et serait une avance sur la restauration complète.
4- Maintenir l'écartement d'une ferme du comble en plaçant un tirant en fer de façon à réparer provisoirement la maladresse commise en coupant l'entrait de ferme.
5- Enfin réparer les toitures en général en remplaçant les tuiles manquantes et les murs détruits ; en un mot empêcher par une réparation quelconque provisoire que les toitures ne fassent eau. - De même, réparer les joints de tous les chenaux en pierre de taille en assurant l'écoulement des eaux.
6- A ces diverses conditions, j'ai la certitude Monsieur le Maire, qu'il serait possible d'ajourner de quelques années, les grands travaux de restauration de votre église sans cependant porter préjudice à cet édifice. Mais permettez moi Monsieur le Maire, de vous le répéter, il y a lieu de prévoir dès à présent le moment où ces grands travaux deviendront inévitables et où il ne sera plus possible d'attendre pour en entreprendre l'exécution.
Signé Labrune
Auxerre le 4 février 1874
1875 - Troisième projet et classement :
L'année 1875 voit le classement définitif de l'église. Paul Boeswillwald est choisi par la commission des Monuments Historiques pour établir un troisième projet de restauration fondé sur les deux premiers.
Ce dossier sera retenu et ce n'est qu'en 1877 que les travaux seront enfin entrepris.
1877 Réfection de l'ensemble des toitures
(Pour des raisons financières, le plan des charpentes n'a pas été respecté et c'est une charpente «allégée», avec deux fois moins de fermes que prévu, qui sera mise en œuvre sur la nef, ainsi que des fermes simplifiées sur les bas-côtés).
Restauration des chéneaux des parties hautes.
Restauration des voûtes de la nef.
Restauration des arcboutants de la face nord.
Restauration des parements extérieurs, des contreforts des bas-côtés et de la façade ouest, ainsi que du portail central.
Démolition du porche sud,
Décapage partiel du sol extérieur,
Travaux de menuiserie dans la sacristie,
Réalisation de couvertures en dalles de pierre sur les deux sacristies.
De la charpente à la tuile, en passant par
la pierre des corniches,
la collégiale est sauvée pour un temps...
1905-1908 - Les voûtes de la nef seront reprises et quelques pierres sur les arcs doubleaux et croisées d'ogives seront remplacées.
1953 - Le préfet de l'Yonne rappelle à la municipalité ses obligations en matière d'entretien de l'église, et lui demande de voter un budget spécifique à cet effet. La même année, le maire signale à l'architecte des bâtiments de France le mauvais état des abat-sons du clocher.
1957 - Réparation des parties hautes du clocher et réfection des abat-sons.
1959 - Électrification des cloches.
1966 - Réparation d'une fuite entre le clocher et la nef. (Les fuites à répétition au niveau du chéneau encaissé sont à l'origine de la pose de l'étaiement toujours en place à l'heure actuelle.)
1971 - Réparation de la couverture Nord (suite à une tempête).
1972 - Réparation des vitraux (dommages de guerre !)
1981-1985 - Révision et entretien de la couverture.
1988 - A la suite du projet de l'orgue (Amis de la Collégiale), consolidation du jubé par B. Collette.
2000-2002 - Travaux d'entretien sur la couverture.
2003 - Le projet de l'installation d'un orgue, financé par l'association «les Amis de la Collégiale » rencontre quelques oppositions. La commission Musique et Danse du Ministère de la Culture préconise l'emplacement de l'instrument sur le jubé mais en tout état de cause l'installation de l'instrument ne pourra se faire qu'après le rétablissement de l'état sanitaire de l'église.
2006 - Tôlage du bas-côté nord, pose d'un grillage anti-volatiles et d'un plancher dans le beffroi. La conservation régionale des Monuments historiques s'oppose à la finalisation du projet de l'orgue dans une l'église dont l'état sanitaire demande des réparations urgentes.
2007 - A la demande des associations et de la paroisse, la Municipalité adresse un dossier à Monsieur le Ministre de la Culture concernant l'état sanitaire de l'église.
2008 - En février une étude préalable concernant les urgences est commandée à Monsieur Decaris, Architecte en Chef des Monuments Historiques
2008 - En novembre remise de l'étude.
2009 - Sur les conclusions de cette étude et pour faciliter la restauration de l'édifice,
l'association des Amis de la Collégiale,
malgré la dépense dédiée à l'étude de l'orgue,
décide de renoncer à l'installation de l'instrument
et de rechercher un emplacement qui fera consensus.
Il reste que l'état sanitaire de l'église collégiale demeure préoccupant que les réparations préconisées sont particulièrement urgentes.
RAFISTOLAGES, REPLÂTRAGES, REMANIAGES, ACCOMODAGES QUI DURENT......DEPUIS PLUS D'UN SIECLE
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9 - XXIe s. URGENCES
Enjeux à caractère urgent :
- les toitures (prioritaires)
Les couvertures
L'ensemble des couvertures en tuile plate - soit les couvertures de la quasi totalité de l'édifice (grand comble, bas-côtés, clocher, chapelle Saint-Fiacre) - est à bout d'usage. Ces couvertures remontent au XIXème siècle et n'ont pas fait l'objet de travaux d'envergure depuis.
L'état le plus précaire doit être noté au niveau des bas-côtés, et plus particulièrement pour le chéneau encaissé entre le clocher et le bas-côté nord dont les fuites ont dégradé de manière considérable les voûtes (actuellement étayées).
Par endroits, les chéneaux du comble haut semblent être obstrués par de la végétation.
Les charpentes
Les charpentes de la nef, du transept et du chevet sont conçues selon le même principe constructif (une ferme par travée, avec pannes soutenues par des croix de renfort placées dans le plan des versants). Les bois sont dans l'ensemble en bon état, la couverture ayant jusqu'à ce jour assuré l'étanchéité.
On observe en revanche que les pannes, si elles sont soutenues dans le plan du versant, ne le sont pas perpendiculairement à celui-ci. Elles accusent donc une flèche orientée vers l'intérieur des combles.
Les maçonneries attenantes
Les corniches ont subi la poussée des charpentes. Cela est particulièrement visible dans le comble de la nef, où les corniches se sont arrachées des piles formant appuis d'entrait, pourtant contemporaines.
Un doute subsiste en ce qui concerne les corniches du clocher qui ont été reprises en 1957. A l'époque, des chutes de pierre avaient été observées. Au vu du mauvais état du chéneau sommital, d'autres désordres ont pu se produire depuis.
La stabilité
L'édifice souffre de différents défauts de stabilité qui peuvent être classés selon les critères suivants :
- Un dévers des gouttereaux, accompagné de fissures de décollement le long des formerets, particulièrement visibles dans la nef, et plus prononcé au nord qu'au sud, et d'une déformation des voûtes,
- Un dévers de la façade occidentale, accompagné de fissures verticales au droit des triforiums de la nef qui s'aggravent d'est en ouest,
- Un dévers du clocher vers le nord-ouest,
- Un écartement des angles de la chapelle Saint-Fiacre et de la sacristie.
Les autres enjeux :
-les parements extérieurs
Ils ont été en grande partie restaurés au XIXème siècle et ne présentent pas de caractère urgent. Seuls les soubassements présentent quelques désordres plus conséquents : pierres rongées par l'humidité au nord, soubassements érodés par les eaux de ruissellement de la route en façade ouest.
Les enduits n'ont été refaits que partiellement pendant les travaux du XIXème siècle, si bien que l'ensemble la façade ouest, le transept et le chevet en sont aujourd'hui dégarnis.
-les parements intérieurs
Les intérieurs sont marqués par la très mauvaise présentation des finitions, constituées de badigeons et d'enduits modernes salis et lacunaires, et de nombreux vestiges de polychromie ancienne présents partout dans l'édifice. Cette mauvaise présentation altère fortement l'image des intérieurs, dont les supports sont moins dégradés que l'impression d'ensemble ne laisse supposer.
Dégradées pendant des décennies, voire pendant des siècles, par des infiltrations d'eau extrêmement graves, les voûtes sont dans un état particulièrement mauvais. Les voûtes des bas-côtés sont très affectées, notamment au nord où les facteurs défavorables s'accumulent (couverture en tuile plate à faible pente, chéneaux encaissés contre le clocher et la chapelle Saint-Fiacre, exposition nord).
L'étaiement qui soutient l'arc doubleau entre la première et la deuxième travée, et qui est dû uniquement aux infiltrations du chéneau encaissé - non à un quelconque défaut de stabilité - témoigne de la gravité des désordres.
Au sud, des infiltrations anciennes peuvent notamment être observées au droit du portail sud, où elles avaient été causées par le chéneau encaissé qui se trouvait entre le bas-côté et le porche en bois aujourd'hui disparu.
Les voûtes du transept et du chevet présentent également des traces d'infiltrations anciennes, mais moins nombreuses. Ces traces sont pour ainsi dire inexistantes dans la nef dont les voûtes ont été restaurées à plusieurs reprises depuis le XIXème siècle.
-les sols intérieurs
Les sols intérieurs présentent des désordres typiques pour un édifice dans lequel l'entretien a pendant longtemps fait défaut. Les sols des différentes époques présentent de très nombreux éléments fracturés, affaissements ponctuels et réparations.
Quelques réparations plus importantes (reprises en carreaux de terre cuite) ont déjà été signalées dans le descriptif. A proximité du gouttereau du bas-côté nord, le sol est très humide et recouvert d'algues, ce qui explique la présence d'une importante reprise en carreau de terre cuite.Outre ces dégradations «courantes», le sol présente des désordres majeurs dans le bas-côté nord.
Au droit de la limite formée par les piles du gouttereau nord de la nef, le sol s'est en effet affaissé sur toute la longueur du bas-côté. Il remonte ensuite en pente jusqu'à son niveau d'origine le long du gouttereau nord. Le dénivelé formé par l'affaissement a été comblé au ciment.
Les origines de cet affaissement général du sol du bas-côté restent incertaines ; il pourrait s'agir du résultat d'une réfection mal exécutée, d'une conséquence de la présence de sépultures, ou bien au contraire de désordres survenus à la suite de la suppression de sépultures (sol déblayé et mal compacté). Là encore, des investigations supplémentaires permettront d'approfondir l'analyse. A l'occasion de ces investigations, les fondations des piles de la nef pourront être fouillées afin de compléter l'étude de stabilité.
Restauration
Le projet de restauration prévoit une intervention en quatre chapitres dont les trois premiers concernent les travaux les plus urgents, à savoir la restauration de l'ensemble des couvertures et des charpentes.
Les efforts malencontreux qu'exercent les charpentes sur les maçonneries seront corrigés à l'occasion de ces travaux. Est également prévu la création d'un réseau de récupération des eaux pluviales.
En option de ces trois chapitres est proposée la réfection des façades, la réfection des couvertures offrant la possibilité de restaurer notamment les enduits dégradés ou inexistants.
Le quatrième chapitre concerne la restauration des parements intérieurs dont la très mauvaise présentation rend la collégiale, pourtant l'un des joyaux de l'architecture gothique, peu attrayante. Le chiffrage de ce chapitre sera d'autant plus utile que la restauration des parements devra nécessairement précéder la mise en place de l'orgue, prévue de longue date.
Chapitre I : restauration des couvertures du chœur et du transept.
Chapitre II : restauration des couvertures de la nef et du clocher.
Chapitre III : restauration des couvertures des parties basses.
Chapitre IV : restauration des parements intérieurs.
La restauration de la Collégiale Saint-Pierre d'Appoigny est en bonne voie
plus que jamais les Amis de la Collégiale ont besoin de votre soutien...
pour que demain...notre patrimoine soit préservé,
pour que demain resplendisse enfin la beauté de cette vielle dame de 800 ans.
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