Le caquetoire dont on parle.
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Triforium Téméraire
La tradition locale d’Appoigny veut que nos ancêtres, frileux à juste titre, aient décidé d’obstruer les arcades du triforium de la collégiale au prétexte qu’en hiver, le froid des soupentes des bas-côtés, frigorifiait les fidèles.
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Un trésor patrimonial
Les travaux qui se préparent autour de la collégiale d'Appoigny nous promettent la vision resplendissante de l'architecture gothique de 1220 (opus francigenum).
Mais en attendant cette résurrection extérieure, il ne faut pas délaisser le joyau que l’église cache en son chœur :
LE JUBÉ
Appoigny
Erigée au début du 17esiècle, cette clôture procède d’une époque où il était d’usage d’isoler le chœur des fidèles.
Au milieu du 16e siècle la réforme liturgique, introduite par le concile de Trente, provoque une évolution de l'architecture des églises. Le chœur devra désormais être visible par les fidèles pour suivre l'office. Les jubés seront condamnés à disparaître.
Malgré cette évolution, nombre de tribunes seront encore érigées.
en prenant bien soin de ne pas occulter le maître autel.
C’est le cas du jubé d’Appoigny et de celui de Saint-Florentin qui seront construits à l’issue de la guerre des religions au début du 17esiècle.
Saint-Florentin
Après la cruelle période des guerres de religions (1585-1598), les pays de France sont à feu et à sang. L’auxerrois n’échappe pas à un désastre qui plonge la population dans le chaos de la disette, de la famine et des maladies.
La situation est telle qu’après la mort de Jacques Amyot en 1593, l'Auxerrois demeure sans évêque et sans seigneur, pour gérer son temporel durant sept années.
Finalement un candidat choisi par le roi Henri IV se présente. Obéissant, François de Donadieu accepte la tonsure et la charge, à condition d’être exonéré de l’annate. Adoubé, le nouvel évêque/seigneur prendra ses fonctions en 1601.
Armes de la famille Donadieu
Afin d’apaiser les passions, François de Donadieu, le bien nommé, consacre le produit des revenus de sa charge à la réparation de ses églises, plutôt qu’à l’annate du pape. C’est ce qui lui permet de construire le jubé d’Appoigny. Le chantier débute en septembre 1606 et les tailleurs quittent le chantier en juin 1607, laissant inachevées nombre de parties de la construction.
Ce départ subit s'explique par la décision royale qui en 1606, transforme le Louvre en une véritable « pépinière » d'artistes. Peintres, sculpteurs, orfèvres, ingénieurs y sont fermement invités. Ils y bénéficient du logement et d'un brevet qui les tient à l'écart des règles contraignantes des corporations.
Le chantier du jubé restera inachevé. La collégiale attendra vainement le retour des artistes et, en 1610, une plaque explicative sera apposée.
Ministère de la Culture et de la Communication - Notice de la base Palissy
Patrimoine immobilier classé - PM 89000
En 1869, une étude de consolidation de la collégiale fut établie pour un montant de 53928,00 F. mais les évènements de 1870 arrêtèrent le projet. Les dommages de guerre dus à l’Allemagne interdirent toute subvention.
La tradition locale prétend que la démolition du jubé
avait traversé l’esprit de la municipalité.
En 1877, la restauration fut reprise à moindre coût,
le jubé de la collégiale, très certainement le plus beau du département,
fut définitivement épargné pour le plus grand plaisir des visiteurs.
Article paru dans le dernier n° de la Gazette d'Appoigny
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Écho de l'Étai - 15
Nous ne résistons pas au plaisir de vous adresser la photo du nouvel échafaudage.
et en profitons pour vous faire part
de l'arrêt provisoire
de notre compte Twitter : @collappoigny