Il a fallu une belle obstination pour réaliser cette sortie. Fête des Mères, averses et orages promis par Dame météo découragèrent nombre de participants potentiels, à tel point que l'annulation nous traversa l'esprit.
Mais faisant nôtre l'adage « la pluie n’arrête pas le pèlerin » nous persistâmes et grand bien nous prit. c'est donc huit pèlerins y compris Fabrice Henrion, qui se retrouvèrent à l'entrée des Grottes d'Arcy-sur-Cure1.
Après répartition des voitures (départ et arrivée) nous regagnâmes la place de Saint-Moré, point de départ de la balade2.
Empruntant un pseudo chemin de Compostelle les pèlerins d’un jour s’attaquèrent à la côte de Villauxerre traversant une boucle fossile de la Cure3.
Malgré les premiers essoufflements, le chemin atteint une zone où la végétation a bien du mal à cacher les vestiges de ce qui a pu constituer l’entrée du Camp de Cora4.
Camp qui se dévoile enfin malgré un abandon évident du site.
« Après la conquête de la Gaule par Jules César et la pacification de ce territoire, il est nécessaire pour les Romains de maîtriser cette nouvelle province. Auguste demande à Agrippa de lancer la construction d'une voie romaine reliant Lugdunum à la mer du Nord : la Via Agrippa de l'Océan. Agrippa fait construire des camps retranchés romains tout le long de cette voie romaine, dont celui de Cora ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_antique_de_Cora
Toujours épargnés par les intempéries le groupe se dirigea enfin vers la voie romaine5.
Puis un petit sentier nous conduit vers la Roche taillée, carrière millénaire d’extraction de sarcophages6.
Arrivés sur le front de taille, nous eûmes le privilège d’une présentation du site par Fabrice Henrion, archéologue spécialiste des sarcophages qui nous fit l’historique du site et des méthodes d’extraction. Un moment de pur bonheur devant les vestiges d’une industrie plus que millénaire.
Au détour des blocs, rencontre avec de mystérieuses vouivres.
Nous remerciâmes chaleureusement Fabrice qui souhaitait rejoindre promptement sa famille et le groupe continua sa progression sur un sentier escarpé.
Après la géologie, l’archéologie et l’histoire les participants purent se livrer à des occupations botaniques pour la plus grande joie de l’appareil photo de Claudine.
La balade se termina en longeant les abris sous roche sur la berge de la Cure où il est bien difficile de ne pas songer aux hommes qui s’y réfugièrent il y a vingt mille ans et probablement plus7.
De retour au parking initial nous nous installâmes à l’abri des premières gouttes de pluie qui, patiemment, avaient attendu la fin de notre périple pour réapparaître.
Mis à part la déception de nos parapluies qui s’étaient déplacés pour rien, cette sortie culturelle, première du genre pour les Amis de la Collégiale, fut un moment riche en convivialité et en partage. Nous nous quittâmes en nous promettant bien d’y donner suite l’année prochaine.
Raymond Dhélin